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Fiche pratique

Mineur délinquant : limitations de liberté avant le prononcé de la sanction

Vérifié le 17/11/2021 - Direction de l'information légale et administrative (Première ministre)

Depuis le début de l'enquête jusqu'au jugement, un mineur d'<span class="miseenevidence">au moins 13 ans</span> peut être soumis à diverses mesures qui limitent sa liberté. Il peut s'agir d'une série d'obligations et/ou d'interdictions (<span class="expression">contrôle judiciaire</span>), d'une obligation de rester dans un lieu déterminé avec surveillance électronique fixe (<span class="expression">assignation à domicile</span>). Le mineur peut également faire l'objet d'une mesure éducative judiciaire provisoire ou encore être mis temporairement dans une prison adaptée (<span class="expression">détention provisoire</span>).

Le juge qui décide de limiter la liberté du mineur <span class="miseenevidence">doit</span> l'informer de ses droits durant la procédure.

Ces informations <span class="miseenevidence">doivent</span> aussi être données à ses parents s'ils sont connus ou ses représentants légaux (par exemple : tuteur, curateur), au même titre que toutes les décisions prises à l'égard du mineur. Pour protéger le mineur ou le bon déroulement de l'enquête, le juge peut décider de ne pas transmettre les informations.

Dans ces cas, le mineur peut désigner un adulte pour l'accompagner et recevoir ces informations. Il s'agit de <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F35064">l'adulte approprié</a>. S'il n'en choisit aucun, le magistrat peut lui en désigner un.

Entre 13 et 16 ans, un mineur peut être soumis à une série d'obligations et/ou d'interdictions. On parle de <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R53632">contrôle judiciaire</a>.

Les objectifs de cette mesure sont les suivants :

  • Mettre en place un suivi contraignant pour le mineur
  • Vérifier sa présence dans une aire géographique

Le contrôle judiciaire est mis en place lorsque le mineur risque une peine criminelle ou l'une des peines d'emprisonnement suivantes :

  • Supérieure ou égale à 7 ans
  • Supérieure ou égale à 5 ans, si le mineur a déjà fait l'objet d'une mesure éducative, d'une mesure judiciaire d'investigation éducative, d'une mesure <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R54356">de sûreté</a>, d'une déclaration de culpabilité ou d'une peine prononcée dans le cadre d'une autre procédure et ayant donné lieu à un rapport datant de moins d'un an
  • Supérieure ou égale à 5 ans, si le mineur est poursuivi pour des violences volontaires, une agression sexuelle ou pour un <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R49229">délit</a> commis avec la circonstance aggravante de violences

La série d'obligations et/ou d'interdictions est fixée par un juge spécialisé (juge des enfants, juge d'instruction, juge des libertés et de la détention) ou par le tribunal pour enfants.

La <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F2902">procédure</a> est la même que pour un majeur.

En plus du mineur concerné et de son avocat, les adultes responsables de lui ou choisis pour l'accompagner sont également convoqués par le juge. Ils <span class="miseenevidence">doivent</span> être associés à la procédure.

Le juge peut imposer au mineur certaines obligations et/ou interdictions. Notamment :

  • Répondre aux convocations des services éducatifs
  • Informer le juge de tout déplacement au-delà des limites déterminées
  • Interdiction de paraître dans certains lieux
  • Interdiction de rencontrer certaines personnes

En cas de non-respect des obligations qui lui ont été imposées, le mineur peut être placé temporairement en prison adaptée (<a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R52093">détention provisoire</a>). Il peut également être placé en centre éducatif fermé, si cette obligation n'a pas déjà été prononcée.

 À noter

un mineur de moins de 16 ans ne peut pas être obligé de rester dans un lieu déterminé (assignation à résidence avec surveillance électronique). Toutefois, il peut faire l'objet d'une obligation de ne pas s'absenter de son domicile, et ce aux conditions et pour les motifs déterminés par le juge. Cette obligation de rester chez lui ne peut pas être assortie de la surveillance électronique.

En plus du contrôle judiciaire, le juge peut ajouter une <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F1837">mesure éducative judiciaire provisoire (Mejp)</a>. Il peut notamment ordonner les mesures suivantes :

  • Interdiction de se rendre dans certains lieux
  • Interdiction de rentrer en contact avec les victimes
  • Couvre-feu

La Mejp est exercée jusqu'au jugement du mineur soit sur la culpabilité si elle a été ordonnée lors du <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R53966">défèrement</a>, soit sur la sanction si elle a été ordonnée pendant la période de mise à l'épreuve éducative.

Qui peut prendre la décision ?

Le mineur peut être placé temporairement en prison par :

  • le juge des libertés et de la détention (saisi par le juge des enfants ou le juge d'instruction),
  • le tribunal pour enfants,
  • <span class="miseenevidence">ou</span> le juge des enfants, <span class="miseenevidence">uniquement</span>, au cours de la période de mise à l'épreuve éducative.

L'emprisonnement d'un mineur doit être <span class="miseenevidence">exceptionnel</span>. Il doit intervenir lorsque les autres mesures ne sont pas suffisantes. Le juge doit ainsi constater que le contrôle de la présence du mineur dans une aire géographique (contrôle judiciaire), ou le placement en centre éducatif fermé sont insuffisants.

Le mineur sera emprisonné dans un quartier spécial de la prison (maison d'arrêt ou établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs).

Pour quels motifs ?

Le placement temporaire en prison ne peut être prononcé que dans 2 situations :

  • Le mineur ne respecte pas ses obligations et/ou interdictions (<span class="expression">contrôle judiciaire</span>) qui lui ont été fixées par le juge et le rappel ou l'aggravation de ces obligations ne suffisent pas
  • Le mineur est soupçonné d'un <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R49230">crime</a>

Procédure

Si l'emprisonnement est envisagé, le service éducatif auprès du tribunal (Seat) <span class="miseenevidence">doit</span> être obligatoirement consulté et doit rédiger un rapport approfondi.

Avant de prendre sa décision, le juge étudie le rapport, puis entend au cours d'un débat le procureur de la République, le mineur et son avocat.

Durée de la mesure

Le mineur peut être placé en détention dans l'attente de son jugement, lors de l'enquête et/ou lors de l'instruction.

Si le mineur est placé temporairement en prison avant l'audience sur l'examen de la culpabilité ou l'audience unique, sa durée est limitée à <span class="miseenevidence">1 mois</span>.

Dans le cadre d'une enquête de police ou d'une instruction confiée à un juge, la durée du placement temporaire en prison varie selon la peine encourue :

  • S'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">délit</span>, le mineur peut, <span class="miseenevidence">en cours d'instruction</span>, être placé emprisonné temporairement en prison :
  • S'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">crime</span>, le mineur peut, <span class="miseenevidence">en cours d'instruction</span>, être emprisonné temporairement pour une durée de <span class="miseenevidence">6 mois</span> qui peut être prolongée jusuqu'à <span class="miseenevidence">1 an maximum</span>.

À la <span class="miseenevidence">fin de l'instruction</span>, le mineur peut être placé temporairement en prison pour un durée de  :

  • <span class="miseenevidence">2 mois</span> avec une prolongation possible jusqu'à <span class="miseenevidence">3 mois</span>, s'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">délit</span>
  • <span class="miseenevidence">2 mois</span> avec prolongations possibles jusqu'à <span class="miseenevidence">6 mois</span>, s'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">crime</span>

Le juge qui décide de limiter la liberté du mineur <span class="miseenevidence">doit</span> l'informer de ses droits durant la procédure.

Ces informations <span class="miseenevidence">doivent</span> aussi être données à ses parents s'ils sont connus ou à ses représentants légaux (par exemple, tuteur, curateur), au même titre que que toutes les décisions prises à l'égard du mineur. Pour protéger le mineur ou le bon déroulement de l'enquête, le juge peut décider de ne pas transmettre les informations.

Dans ces cas, le mineur peut désigner un adulte pour l'accompagner et recevoir ces informations. Il s'agit de <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F35064">l'adulte approprié</a>. S'il n'en choisit aucun, le magistrat peut lui en désigner un.

À partir de 16 ans, un mineur peut être soumis à une série d'obligations et/ou d'interdictions. On parle de <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R53632">contrôle judiciaire</a>.

Les objectifs de cette mesure sont les suivants :

  • Mettre en place un suivi contraignant pour le mineur
  • Vérifier sa présence dans une aire géographique

Le contrôle judiciaire est mis en place lorsque le mineur risque la prison.

Cette série d'obligation et/ou d'interdictions est fixée par un juge spécialisé (le juge des enfants, juge d'instruction, juge des libertés et de la détention) ou par le tribunal pour enfants.

La <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F2902">procédure</a> est la même que pour un majeur.

En plus du mineur concerné et de son avocat, les adultes responsables de lui ou choisis pour l'accompagner sont également convoqués par le juge. Ils <span class="miseenevidence">doivent</span> être associés à la procédure.

Le juge peut imposer au mineur certaines obligations et/ou interdictions. Notamment :

  • Répondre aux convocations des services éducatifs
  • Informer le juge de tout déplacement au-delà des limites déterminées
  • Interdiction de paraître dans certains lieux
  • Interdiction de rencontrer certaines personnes

En cas de non-respect des obligations qui lui ont été imposées, le mineur peut être placé temporairement en prison adaptée (<a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R52093">détention provisoire</a>). Il peut également être placé en centre éducatif fermé, si cette obligation n'a pas déjà été prononcée.

À partir de 16 ans, un juge spécialisé (<span class="expression">juge des enfants</span>) peut directement obliger le mineur à rester dans un lieu déterminé (<a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F2007">assignation à résidence</a>) avec surveillance électronique fixe, s‘il risque <span class="miseenevidence">au moins 3 ans</span> de prison.

La <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F2007">procédure</a> est la même que pour un adulte.

Cette obligation consiste à rester chez soi ou dans une résidence fixée et à ne s'en absenter qu'à certaines conditions et pour certains motifs déterminés par le juge.

En plus du contrôle judiciaire, ou de l'assignation à résidence, le juge peut ajouter une <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=F1837">mesure éducative judiciaire provisoire (Mejp)</a>. Il peut notamment ordonner les mesures suivantes :

  • Interdiction de se rendre dans certains lieux
  • Interdiction de rentrer en contact avec les victimes
  • Couvre-feu

La Mejp est exercée jusqu'au jugement du mineur soit sur la culpabilité si elle a été ordonnée lors du <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R53966">défèrement</a>, soit sur la sanction si elle a été ordonnée pendant la période de mise à l'épreuve éducative.

Qui peut prendre la décision ?

Le mineur peut être placé temporairement en prison (détention provisoire)

  • par le juge des libertés et de la détention (saisi par le juge des enfants ou le juge d'instruction),
  • par le juge des enfants, <span class="miseenevidence">uniquement</span>, au cours de la période de mise à l'épreuve éducative,
  • <span class="miseenevidence">ou</span> par le tribunal pour enfants.

L'emprisonnement d'un mineur <span class="miseenevidence">doit être exceptionnel</span>. Il intervenir lorsque les autres mesures ne sont pas suffisantes. Le juge doit ainsi constater que le contrôle de la présence du mineur dans une aire géographique (contrôle judiciaire), le placement en centre éducatif fermé ou l'obligation de rester dans un lieu déterminé (assignation à résidence) sont insuffisants.

Le mineur sera emprisonné dans un quartier spécial de la prison (maison d'arrêt ou dans un établissement pénitentiaire spécialisé pour mineurs).

Pour quels motifs ?

Le mineur peut être placé temporairement en prison (<span class="expression">détention provisoire</span>) s'il risque l'une des peines suivantes :

  • Peine de prison pour <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R49230">crime</a>
  • Peine de prison égale ou supérieure à 3 ans pour un <a href="https://brezins.fr/pratique/service-public-fr/particuliers/?xml=R49229">délit</a>

Le mineur peut également être placé temporairement en prison en cas de non-respect de la série d'obligations et/ou d'interdictions (contrôle judiciaire) ou de l'obligation de rester chez soi, fixée par le juge quelle que soit la peine qu'il risque.

Procédure

Si l'emprisonnement est envisagé, le service éducatif auprès du tribunal (Seat) doit être obligatoirement consulté et doit rédiger un rapport approfondi.

Avant de prendre sa décision, le juge étudie le rapport, puis entend au cours d'un débat le procureur, le mineur et son avocat.

Durée de la mesure

Le mineur peut être placé en détention dans l'attente de son jugement, lors de l'enquête et/ou lors de l'instruction.

Si le mineur est placé temporairement en prison avant l'audience sur l'examen de la culpabilité ou l'audience unique, sa durée est limitée à 1 mois.

Dans le cadre d'une enquête de police ou d'une instruction confiée à un juge, la durée du placement temporaire en prison varie selon la peine encourue :

  • S'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">délit</span>, le mineur peut, <span class="miseenevidence">en cours d'instruction</span>, être placé temporairement en prison pour une durée de :
  • S'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">crime</span>, le mineur peut, <span class="miseenevidence">en cours d'instruction</span>, être emprisonné temporairement pour une première durée d'<span class="miseenevidence">1 an maximum</span> qui peut être prolongée de deux périodes de <span class="miseenevidence">6 mois maximum chacune</span>.

À la <span class="miseenevidence">fin de l'instruction</span>, le mineur peut être placé temporairement en prison :

  • s'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">délit</span>, <span class="miseenevidence">2 mois</span> qui peuvent être prolongés jusqu'à <span class="miseenevidence">4 mois maximum,</span>
  • s'il est soupçonné d'un <span class="miseenevidence">crime</span>, la durée ne pourra pas excéder <span class="miseenevidence">1 an</span>, délai à l'expiration duquel le mineur est censé être présenté devant la cour d'assises.

La mise en place de ces mesures <span class="expression">dites de sûreté ou de détention</span> varient selon l'âge du mineur. Leurs objectifs sont de garantir le bon déroulement de l'enquête et de s'assurer de sa présence à son procès. Les adultes responsables du mineur (parents, tuteur, adulte approprié) sont systématiquement informés.

Pour en savoir plus

Page mise à jour le 02 mars 2018